L’urbanisation d’une ville passe par la modification de son PLU et reste toujours un évènement majeur et un sujet épineux, tant il suscite la convoitise des promoteurs, génère des passe-droits mal perçus par les citoyens et débouche sur un bon nombre de situations délétères, faisant la chronique des faits divers.
Malgré tout, la transformation d’une ville reste nécessaire, ne serait-ce que pour s’adapter aux évolutions conjoncturelles et structurelles. Elle doit passer inévitablement par une réflexion de fond sur le sujet.
Qu’en est-il pour la commune de Biganos ?
Tout d’abord, il faut faire un petit retour en arrière en indiquant que la population Boïenne sur les dix dernières années a nettement augmenté (quasiment doublée) obligeant la commune à revoir son organisation territoriale.
Mais cet accueil s’est très souvent fait sur des zones d’implantation définies de manière inappropriée, faisant plus penser à des îlots de développement anarchiques, qu’à un schéma cohérent et réfléchi de notre domaine communal. Tout ceci a abouti à des difficultés de gestion de certains quartiers, à un sentiment d’abandon pour certains citoyens et à la mise en place d’une régulation des problématiques au coup par coup, synonyme de dépenses non maîtrisées.
Le nouveau PLU pour Biganos présenté lors d’une réunion publique (le 23 septembre dernier) a vu son lot de satisfactions et d’insatisfactions. Satisfaction sur la réduction des zones à urbaniser, sur la prévision de création de logements sociaux, mais insatisfaction sur le fonds ou, à l’issue de celle-ci, trois questions majeures auraient pu être posées :
– Dans quelle proportion raisonnable, la commune devra-t-elle accepter un gonflement de sa population et comment faire en sorte de le limiter ?
– Quelles seront les infrastructures qui devront évoluer dans les années à venir ?
– Quel sera l’impact financier pour les citoyens Boïens ?
Je pense qu’annoncer des chiffres, comme le nombre de logements(600), l’augmentation de la population(un peu plus de 1 000 personnes) et d’autres informations, demeure insuffisant dans l’analyse qu’il faut en faire. Ces annonces auraient dû être assorties d’une réflexion plus fine, afin de connaître la nature même de la future population accueillie (jeunes, moins jeunes, retraités, catégories sociales…). Ces éléments indispensables et cruciaux doivent permettre de préconfigurer les changements des infrastructures de la ville, qui ne seront pas les mêmes suivant la catégorie de la population arrivante.
Pour illustrer mes propos, prenons quelques exemples :
– Face à une arrivée de population jeune, les infrastructures scolaires suffiront-elles ? Doit-on prévoir de créer un nouveau groupe, agrandir l’existant, ne rien faire ?
– Les capacités d’accueil en crèche seront-elles suffisantes ? Doit-on inciter à créer une nouvelle crèche ? Sous quel statut ? À quel moment ?
Je pourrais multiplier les exemples sur toutes les tranches d’âge, mais je reste persuadé qu’appréhender ces choix d’avenir est d’autant plus important, qu’ils impacteront non seulement les finances locales, donc les impôts de chacun, mais surtout définiront le bien être des citoyens de la commune, au travers de services de qualité.
Force est de constater que tous ces enjeux mériteront d’être approfondis, et que, si nous n’y prenons pas garde, nous pourrions assister à un développement urbain identique à celui cité précédemment.
Notre ville n’est-elle pas en droit d’attendre ce qu’elle mérite ?
Laurent BRUGNET
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